Pierre : Lola... Lola... Je connais des Marguent, mais Lola, non... ça ne me dit rien.
Et Claudine de conter avec gourmandise et sa meilleure voix de conteuse, scandant avec le balancement de son accent, la légende de l'Ola à Marguent...
Il faut bien le dire, l'Ola ne dit pas grand chose à grand monde, même parmi les gens originaires de la vallée - la vallée de Chamonix s'entend, puisqu'il s'agit d'un lieu, non d'une personne, situé à mi-pente entre les Houches et la Flatière. Je ne vous dresserai pas le topo y menant. Non que j'imagine cette page étendre une influence telle sur le monde qu'elle en déversât des hordes de touristes sur un lieu fragile. Mais le sentier qui y mène et les repères qui le distinguent sont si ténus - rien d'écrit, carte ou signe - que je serais bien en peine de vous éclairer in abstracto. Laissez-moi plutôt vous y mener à l'occasion : c'est un endroit très accessible, il faut juste être disponible. Au fait - "Olla" en castillan désigne une marmite.
La marmite cache un puits. Surpris par l'orage contre lequel - oui ! - il tonna, Marguent puni de son culot par la foudre, fut planté là. Ses compagnons chasseurs firent de même sans demander leur reste, de sorte qu'on se saura jamais si vraiment il y demeure encore, ou si fieffé coquin, il saisit par cette fable l'occasion d'échapper à la conscription ou à quelque belle fécondée...
La légende fait une apparition lorsque la souris effleure l'image.
Post-scriptum : nous sommes sur une moraine... et si le trou avait été creusé par un moulin ? C'est une sorte de tourbillon, un gargouillement de torrent sub-glaciaire, qui pourrait avoir ainsi usé la roche ? Regardez sur la photo, cette petite rigole qui descend de l'Ola et coule au bas du rocher.